Le Pouvoir se reçoit, l’autorité se construit.
Comme l’éminent penseur Christian Monjou, débutons avec une citation marquante. Niccolò Machiavel, une figure clé dans l’étude du leadership et de la stratégie politique, affirmait : ‘Les qualités nécessaires pour conserver le pouvoir ne sont pas les mêmes que celles pour l’acquérir.’ Cette citation soulève un point crucial dans le domaine de la gestion du leadership et de l’autorité en entreprise. Lorsqu’on crée une entreprise, devenir un patron ou un chef d’entreprise confère du pouvoir, mais pas nécessairement de l’autorité. L’autorité, dans le contexte de la leadership efficace, est une reconnaissance octroyée par autrui ; elle repose sur la légitimité perçue par les collaborateurs. Un leader en cours de construction de son autorité n’est pas automatiquement reconnu comme légitime. En effet, la légitimité en leadership et en gestion d’équipe se manifeste à travers le respect et la confiance que l’on inspire à son entourage. Souvent, ceux qui doivent affirmer leur propre légitimité en sont en réalité dépourvus. La construction de l’autorité est donc un élément essentiel à l’efficacité du leadership dans le monde des affaires et la gestion d’équipe.
La construction de l’autorité
L’essence du leadership transformationnel réside dans la capacité à favoriser la croissance et l’épanouissement de la communauté à laquelle on appartient. Cela implique d’encourager et de soutenir le développement personnel et professionnel des membres de l’équipe. Le concept de développement personnel est crucial dans le cadre du leadership efficace. En effet, un leader qui cesse de s’investir dans son propre développement personnel risque de perdre la légitimité aux yeux de ses collaborateurs. Dans la construction de l’autorité, la notion de style personnel joue également un rôle clé. Un style de leadership rigide ou répétitif peut s’avérer contre-productif. Il est important de rester adaptable et innovant, quelle que soit la situation. Cela soulève une question fondamentale : le leadership est-il inné ou acquis ? La réponse réside souvent dans la capacité d’un individu à évoluer et à s’adapter continuellement, renforçant ainsi son autorité et son influence au sein de son organisation.
L’origine du leadership
La question de savoir si le leadership est inné ou acquis est un débat central dans le domaine du développement du leadership. Bien qu’il puisse sembler que certaines personnes naissent leaders, cette idée comporte des risques. En effet, se reposer uniquement sur des compétences innées en leadership peut conduire à une stagnation, limitant l’innovation et l’adaptabilité. Comme le soulignait le théoricien du leadership, Berson, ‘Plaquer du mécanique sur du vivant, c’est risquer le ridicule.’ Un leader efficace ne se contente pas de compter sur des compétences innées, mais s’interroge continuellement sur l’adéquation de son style de leadership avec les besoins actuels de sa communauté ou de son organisation. Un exemple éloquent est celui du leadership féminin, où l’adaptabilité et l’empathie jouent souvent un rôle clé dans la réussite et l’impact du leadership.
Elisabeth I er
La figure que vous voyez est celle d’Elisabeth Ière elisabeth., reine d’Angleterre ayant régné durant 45 ans (de 1558 à 1603). Fille de Henri VIII et Anne Boleyn, elle fut la dernière souveraine de la dynastie des Tudors et la première femme à régner sur l’Angleterre et l’Irlande. Son ascension au trône, perçue initialement comme un coup du hasard, est un exemple remarquable de la manière dont un leader peut transformer une opportunité imprévue en un règne influent et significatif. Sa présence imposante, souvent décrite comme une ‘hypertrophie de signe’, reflétait une stratégie de communication visant à établir sa légitimité et son autorité. En effet, Elisabeth Ière comprenait l’importance de l’image et du symbolisme dans la construction du leadership. Elle incarnait la dualité du ‘signe et du sens’ – un aspect essentiel dans la représentation du leadership. Son règne illustre parfaitement la nécessité pour un leader de maintenir un équilibre entre son identité privée et sa persona publique. Finalement, l’efficacité de son leadership résidait dans sa capacité à maîtriser l’art de la communication – un aspect crucial pour tout leader aspirant à un impact durable.
La qualité de la parole
Dans le contexte actuel de l’éducation et du leadership, une transformation notable s’est opérée par rapport aux méthodes traditionnelles. Autrefois, l’entrée d’un enseignant dans une salle de classe était synonyme de respect absolu et d’une reconnaissance incontestée de son savoir. Cependant, dans le monde moderne, marqué par l’accès instantané à l’information via la technologie numérique, cette dynamique a évolué. Imaginez un professeur mentionnant un pourcentage spécifique, comme 2.23 %, devant des étudiants équipés de smartphones. Il est probable qu’ils vérifient immédiatement cette information, remettant en question l’exactitude des données présentées. Cette situation illustre un changement fondamental : la légitimité dans le domaine de l’éducation et du leadership ne repose plus exclusivement sur la transmission du savoir, mais de plus en plus sur la qualité de la communication et de l’engagement. L’ère numérique, en économisant du temps, nous incite non pas à intensifier notre présence numérique, mais plutôt à valoriser davantage le temps consacré à la communication directe et significative. Selon Marcel Mauss, ce principe d’échange symbolique, où la qualité de la communication exige en retour un engagement – ici sous forme de loyauté – est essentiel. Enfin, la vraie mesure d’un leader réside dans sa capacité à anticiper les idées potentiellement nuisibles à sa communauté et à persuader celle-ci d’adopter de nouvelles perspectives pour éviter les pièges futurs. Mener une communauté du connu vers l’inconnu est une des responsabilités les plus ardues d’un leader.
Un monde de changement
Nous vivons dans une ère de transformation rapide, caractérisée par un marché mondial en constante évolution. À l’ère numérique et face aux défis de la transition écologique, les communautés et organisations qui ne reconnaissent pas ce changement de paradigme risquent l’obsolescence. Cette transformation s’illustre particulièrement avec l’avènement de l’intelligence artificielle, comme en témoigne le développement de technologies telles que ChatGPT. De plus, les appels urgents du GIEC et des communautés scientifiques, notamment des astrophysiciens, mettent en lumière l’imminence d’une crise écologique mondiale. Il est impératif pour les entreprises, et plus spécifiquement pour les banques, d’évaluer et de gérer ces risques. L’enjeu n’est pas simplement financier, mais il s’agit de la préservation de la vie sur Terre dans toutes ses formes. La responsabilité sociale des entreprises et la durabilité environnementale sont devenues des facteurs clés dans la stratégie d’entreprise moderne, dictant une nouvelle approche vers un avenir plus durable et conscient.